vert

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ornithorêverie

Et ma main semble guidée non plus par moi mais par la plume, comme si elle avait gardé les mouvements de l'oiseau en mémoire.

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lundi 8 février 2016

EXPO au ROYAL BAR de NANCY

                                        EXPO    

           du 5 février au 4 mars au Royal Bar ,40 rue Mon Désert, à Nancy .

            Nef des Fous, nef des folles ...et pourtant elle tourne !

Il y a une dizaine d'années environ, j'avais déjà exposé une vingtaine de grands formats sur ce thème .
(pas à la plume d'oiseau mais au pinceau). J'en ai sélectionné quelques-uns ici car il me semble que les temps s'y prêtent plus que jamais .
Comme les fous de la Nef de Jérôme Bosch, nous voguons ,tantôt insouciants tantôt extrêmement angoissés ,sur les flots d'un univers que nous savons dangereux .Qui que nous soyons , nous nous trouvons embarqués dans un étrange jeu de rôle assez grinçant, occupés à alimenter les rouages d'un système de valeurs que nous savons très contestable...orchestré par Dame Finance, la poule-pondeuse qui distribue les oeufs dans ce gigantesque Monopoly .
Ainsi nous passons notre temps à compter, à recompter, à travailler pour réalimenter le système, et nous surveiller mutuellement du coin de l'oeil, à nous montrer, nous comparer, nous jalouser ...Ceux qui travaillent trop jalousent ceux qui ne font rien...Ceux qui ne font rien jalousent le job de ceux qui travaillent ...
Et puis ici c'est la paix, là c'est la guerre . Enfer et Paradis se côtoient .Ceux de l'Enfer veulent goûter la corne d'abondance de ceux du Paradis . Ils s'entassent dans des navires et se noient dans l'indifférence de ceux qui ne les entendent pas , ou l'impuissance de ceux qui ne peuvent agir .
La pagaille joyeuse de ceux qui rigolent se mêle alors à la pagaille dramatique de ceux qui hurlent à la mort , Enfer et Paradis continuent de coexister : ça fait des millénaires que ça dure .

Comment dire tout ça ?
J'ai essayé avec des contrastes très prononcés dans les couleurs et dans les formes. J'ai introduit des êtres mi-hommes mi-animaux, plumes et poils évoluant dans des décors incertains aux parallèles mal bâties, aux points de fuite déviés , à l'image de la précarité de nos systèmes de valeurs.
Pour les nefs, le mouvement général est celui du tangage, les masses étant inégalement réparties . (sujets au mal de mer, s'abstenir de les fixer trop longtemps).
Quant au monde féminin de la Nef des Folles, il est cloisonné, plutôt souterrain, avec des formes en écho pour dire le miroir, la séduction, la coquetterie, la peur de la rivalité.
Sur toutes ces mers, lorsqu'il y a élévation, ce sont des oeufs qui s'envolent, symboles de la fragilité de tout ce qui est lié à l'argent, à la spéculation.
D'autres fois comme dans "acouphène", j'ai essayé de dire tout le remue-méninge qui s'agite dans nos têtes lorsqu'on ne parvient plus à faire taire nos pensées anxieuses. Musicalement, j'aurais bien aimé composer quelque chose, malheureusement je suis ignare dans ce domaine . Du coup j'ai fait appel à la discordance des couleurs et aux formes en vrille avec des ruptures : si vous entendez quelque chose je serai bien contente .

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